Le Bleisure : un bienfait RH mais quelle(s) conséquence(s) pour l’entreprise ?
5 août 2019 / AfriqueLe bleisure, contraction de business et leisure, est un élément clef du bien être en entreprise et donc de la productivité du « collaborateur mobile ». Un voyage bleisure réussi est un voyage bleisure assumé !
Commençons par la base. Le bleisure, c’est la contraction de business et leisure. Par ce néologisme anglo-saxon, il s’agit d’imbriquer une partie loisir dans le déplacement professionnel du collaborateur. Peu importe que cette séquence se situe avant, pendant ou après.
Le concept de « bleisure » n’est assurément pas nouveau. Il a néanmoins gagné en notoriété au fur et à mesure que le tourisme s’est démocratisé et que le secteur du business travel s’est structuré. En parallèle, le voyage d’affaires s’est généralisé auprès de tous les types de collaborateurs et non plus aux seuls cadres dirigeants. L’entreprise a dû enfin s’adapter aux nouvelles générations qui ont grandi avec le low cost et l’économie numérique. Aussi, inévitablement, les comportements « loisirs » ont déteint sur la sphère professionnelle. L’ensemble de ces facteurs est à la base de l’avènement du bleisure.
Concrètement, quels bienfaits pour le collaborateur ?
Selon un sondage Bleisure.fr, le premier blog en France sur la thématique, 57,6% des répondants voient le bleisure comme une réalité. Ils sont 72 % à y voir un facteur important en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le bleisure n’est donc pas un caprice du voyageur qui chercherait à « rentabiliser » un déplacement professionnel, c’est un élément clef du bien être et donc de la productivité du « collaborateur mobile ». C’est aussi un argument pour retenir les « talents » dans certains domaines d’activité où le marché de l’emploi est en faveur des salariés (cabinets de conseil notamment).
Quid des conséquences pour l’entreprise ?
L’instant bleisure est indétectable aux échos radars des différents outils et intervenants du business travel classique. Quid du tracking en cas de pépin ? Ce manque de données, qui rend le suivi du voyageur très compliqué pour le travel manager ou la TMC, constitue le véritable enjeu du bleisure en entreprise.
Un autre défi se pose, celui de la responsabilité légale. Qui du voyageur ou de l’entreprise porte le risque en cas de survenance d’un incident à l’occasion de l’extension d’un déplacement professionnel à des fins privées ? La jurisprudence est claire et constante depuis 2001 : « le salarié, effectuant une mission, a droit à la protection prévue par l’article L. 411-1 du code de la sécurité sociale pendant tout le temps de la mission qu’il accomplit pour son employeur, peu importe que l’accident survienne à l’occasion d’un acte professionnel ou d’un acte de la vie courante, sauf la possibilité pour l’employeur ou la caisse de rapporter la preuve que le salarié avait interrompu sa mission pour un motif personnel ».
Cet arrêt de 2001 a été confirmé pour une nouvelle décision de la Cour de Cassation en octobre 2017 qui fera également jurisprudence. Un collaborateur d’un grand groupe du CAC40 en déplacement en Asie a déclaré un accident du travail à la suite d’une chute dans une discothèque à 3h du matin au motif qu’il était avec des clients… Les juges ont estimé que l’employeur n’a pas pu apporter la preuve que le salarié avait arrêté sa mission.
Soyons clairs. Le salarié victime d’un accident au cours d’une mission accomplie pour le compte de son employeur en dehors de l’entreprise bénéficie d’une présomption d’imputabilité de l’accident au travail peu importe qu’il soit survenu à l’occasion d’un acte professionnel ou d’un acte de la vie courante. Il convient alors pour le travel manager de mettre en place une procédure écrite et balisée destinée à responsabiliser le voyageur sans pour autant qu’il s’agisse d’une décharge, celle-ci étant impossible au regard de la loi.
Pour que cette procédure produise enfin les effets escomptés, un autre paramètre important entre en jeux : la communication interne ! Le TM devra alors faire la démonstration de ses talents de coordonnateur de projets afin de faire élaborer cette procédure par les services concernés de l’entreprise et surtout, la faire connaître auprès des voyageurs avides de bleisure !
4 clefs à destination du voyageur pour réussir son instant bleisure :
- clef n°1 : « soyez clean », comme nous pourrions le dire outre-Atlantique, « be ethical » et déclarez ces périodes privées à votre entreprise ;
- clef n°2 : le bleisure requiert un minimum de préparation ;
- clef n°3 : arrivez plus tôt ou plus tard ;
- clef n°4 : emmenez votre famille ou votre conjoint.
Et rappelez-vous : « Un voyage bleisure réussi est un voyage bleisure assumé ! »
Publié par Uber for Business
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